L'Honorable J.F.W. DesBarres
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Joseph Joseph Frederick Wallet DesBarres est le troisième gouverneur de l'Île-du-Prince-Édouard depuis la création de la colonie en 1763. Au cours de sa longue vie qui couvre la dernière moitié du 18e siècle et la première partie du 19e siècle, J.F.W. DesBarres est témoin d'un grand nombre des événements importants qui ont formé l'histoire de la Nouvelle-Écosse de cette époque. Il est officier, ingénieur militaire, arpenteur, colonisateur et administrateur colonial.
Joseph Frederick Wallet DesBarres serait né à Basel en Suisse en novembre 1721, membre d'une famille de huguenots. Il est le fils aîné des trois enfants de Joseph-Léonard Vallet DesBarres et d'Anne-Catherine Cuvier. Il reçoit une solide formation en mathématiques dans les écoles de la Suisse, puis, comme un grand nombre de jeunes huguenots, il se rend en Angleterre. Il s'inscrit au Royal Military Academy à Woolwich où il reçoit une formation d'ingénieur militaire. Sa formation lui donne une connaissance supérieure de la construction et de la destruction des fortifications, ainsi qu'une base solide en arpentage et en dessin de cartes.
Puis, lorsque l'Angleterre et la France se déclarent la guerre (la guerre de Sept ans, 1756 à 1763), on envoie le lieutenant DesBarres au théâtre de guerre nord-américain, qui en réalité était le seul théâtre réel pour cette guerre. En 1757, semble-t-il qu'il opérait dans une région aujourd'hui connue comme le nord-ouest de l'État de New York (Lac George); cependant, en 1758, il participe avec Amherst au siège de Louisbourg. Il se rend ensuite à Québec avec Wolfe en 1759. En 1761, DesBarres se rend à Halifax. En avril 1762, on entend à Halifax que la ville de St. John's à Terre-Neuve a été capturée par les Français. En raison de cela, il y a une frénésie d'ouvrages de défense en construction à Halifax : on ajoute des batteries à celles qui existent déjà sur George's Island, on en ajoute à Point Pleasant et près de l'arsenal maritime, on répare les murs de la redoute de l'est à Dathmouth, et on installe un barrage flottant de bois et d'acier d'une côte à l'autre à l'embouchure du Northwest Arm. DesBarres, en sa qualité d'ingénieur militaire, est au cœur des activités. En septembre, DesBarres se rend à St. John's avec les forces anglaises parties de Halifax pour reprendre la ville en peu de temps. C'est à ce moment-là que DesBarres travaille avec James Cook; il lui enseigne de nombreuses choses de l'amirauté sur l'établissement de cartes marines des côtes de Terre-Neuve. À son retour à Halifax, l'amirauté lui confie la tâche de faire des cartes et des levés précis du littoral de la Nouvelle-Écosse. Ceci mène à un effort qui se poursuit pendant un nombre d'années et qui mène à la publication éventuelle de The Atlantic Neptune, un ouvrage qui a assuré une place à DesBarres dans les livres d'histoire. The Atlantic Neptune est une magnifique contribution à l'hydrographie et un classique des arts mineurs.
DesBarres quitte la Nouvelle-Écosse en naviguant de Halifax jusqu'en l'Angleterre en octobre 1773. Il laisse derrière, à Castle Frederick, sa conjointe de fait Mary Cannon (« Polly » pour les intimes) et leurs cinq enfants. En Angleterre, soit dit en passant, il en avait une autre, Martha Williams. Cependant, il maintient une correspondance avec son « amie bien-aimée », Mary Cannon. L'union de DesBarres et Williams leur donna des enfants, soit onze autres enfants..
DesBarres ne retournera pas en Nouvelle-Écosse jusqu'en 1784. Au cours de son séjour en Angleterre (1773 à 1784), il s'occupe de la publication de son livre The Atlantic Neptune. Il développe également ses rapports avec le gouvernement et, en 1784, Lord Sydney nomme DesBarres gouverneur du Cap Breton après qu'on ait séparé l'administration du Cap Breton de celle de la Nouvelle-Écosse. DesBarres arrive à Halifax de l'Angleterre en 1784, et en l'espace de quelques semaines, il part au Cap Breton pour s'occuper de ses tâches. Il devait passer du temps à St. Peters et à Louisbourg. Étant donné son histoire, Louisbourg aurait pu être choisie comme capitale, mais DesBarres, pour ses propres raisons, décide de s'établir à Spanish Bay. Sa nouvelle capitale est renommée Sydney. Il arrive à Sydney le 7 janvier 1785 à bord d'un voilier (the Blenheim) avec 129 personnes, le nucléus de la nouvelle colonie anglaise. En l'espace de deux ans, après une administration mouvementée, DesBarres est démis de ses fonctions. La tourmente est centrée sur une dispute territoriale entre DesBarres et le commandant de l'armée locale, le colonel John Yorke.
En 1799, le nom de l'Île Saint-Jean est changé à celui de l'Île-du-Prince-Édouard. La loi intitulée Act for altering and changing the name of this Island, from St. John to that of Prince Edward Island est présentée au conseil le 26 novembre 1798, est approuvée et reçoit la sanction royale le 1er février 1799
En 1794, DesBarres est nommé lieutenant-colonel et, en 1798, colonel. Le 5 mai 1804, après avoir fait des courbettes à Londres pendant seize ans, DesBarres, malgré son âge avancé, est nommé gouverneur de l'Île-du-Prince-Édouard. DesBarres garde son poste de gouverneur à l'Île-du-Prince-Édouard plus longtemps que son poste au Cap Breton; cependant, des problèmes semblables provoquent son rappel. Il manifeste publiquement l'antipathie qu'il éprouve pour le juge en chef de la province. De toute façon, les autorités, sans doute, ont cru qu'il était temps de remplacer le gouverneur âgé de quatre-vingt-dix ans, particulièrement en raison de l'avènement de la guerre aux États-Unis. En 1812, le mandat de gouverneur de l'Île-du-Prince-Édouard de DesBarres se termine. Il déménage d'abord à Amherst en Nouvelle-Écosse, puis en 1817 à Halifax. Il meurt à Halifax en 1824. En 1913, la Nova Scotia Historical Society érige une plaque en l'honneur de DesBarres. Il est écrit qu'il est mort « à l'âge réputé de 103 ans ».
Photo gracieusement fournie par le PEI Public Archives and Records Office, Numéro de référence 2320/60-2